Un panorama captivant de la traduction

Publié le 13 février 2020

Ce quatrième et dernier tome de l’Histoire des traductions en langue française, paru aux éditions Verdier avec le soutien de CNL, achève un projet inédit par son ampleur : retracer l’histoire des œuvres traduites et des traducteurs, dans tous les domaines, partout où le français a servi de langue de traduction, de l’invention de l’imprimerie jusqu’à nos jours.

Couverture
Editions Verdier

Résumé de l'éditeur

Portant sur la période qui va de 1914 au tournant des xxxxie siècles, ce volume se confronte au spectaculaire phénomène d’extension spatiale qui caractérise la traduction au xxe siècle : on estime que le volume des traductions publiées après 1960 équivaut à celui des traductions publiées avant cette date. Parallèlement, les réflexions théoriques et méthodologiques connaissent un fort développement ; siècle de la retraduction, le xxe siècle a aussi vu naître une discipline nouvelle : la traductologie.

Après une présentation du contexte éditorial, social et intellectuel au sein duquel les traductions prennent place, l’ouvrage étudie celles-ci dans le domaine littéraire, puis dans celui des arts, et enfin dans le vaste territoire des sciences. De nouveaux champs d’étude font ainsi leur apparition : littératures de témoignage, de genre, histoire de l’art, musicologie, chanson, bande dessinée, cinéma, anthropologie et sociologie, psychanalyse, féminisme…

Extrait du chapitre "Cinéma"

On est parfois surpris par la liberté prise dans la traduction des titres de film, comme dans le cas de Der Himmel über Berlin de Wim Wenders (1987), "Le ciel au-dessus de Berlin", traduit par Les Ailes du désir. Les exemples pourraient être multipliés presque à l'infini. Dans le cas des films muets de Charlie Chaplin, les titres anglais sont traduits en français et se présentent alors comme une série (p. ex. His New Job, A Night Out, The Champion, A Jitney Elopment, A Woman, films de 1915, deviennent respectivement Charlot débute, Charlot fait la noce, Charlot boxeur, Charlot veut se marier, Mam'zelle Charlo) [...].

Dans une période récente, il n'est pas rare que des distributeurs privilégient les titres anglais, quitte à retitrer dans un anglais a priori plus compréhensible par les Français, ou jugé plus séduisant : ainsi, le film Wild Things de John McNaughton (1998, littéralement, "Choses sauvages") est retitré Sex Crimes pour sa sortie en salle en France. Les titres ne subissent d'ailleurs pas le même sort d'un espace francophone à l'autre, et l'on constate que la France, à la fin du XXe siècle, conserve volontiers le titre anglais. Ainsi, Pulp Fiction (Q. Tarantino, 1994), Breaking the Waves (L. von Trier, 1996), Trainspotting (D. Boyle, 1996) gardent leur titre original en France, qui devient au Québec Fiction pulpeuse, L'amour est un pouvoir sacré et Ferrovipathes.

Les Contributeurs

L’Histoire des traductions en langue française comprend quatre volumes :

xve et xvie siècles

sous la direction de Véronique Duché

xviie et xviiie siècles

sous la direction d’Yves Chevrel, Annie Cointre et Yen-Maï Tran-Gervat

xixe siècle

sous la direction d’Yves Chevrel, Lieven D’hulst, Christine Lombez

xxe siècle

sous la direction de Bernard Banoun, Isabelle Poulin et Yves Chevrel