Né dans une famille de la bourgeoisie sunnite, en 1929, à Beyrouth, à l'époque du mandat français sur le Liban, Salah Stétié, dont le père était poète en langue arabe, a choisi d'écrire en français.
Resté viscéralement attaché à son pays natal, le Liban demeure la source essentielle de son imaginaire poétique. Auteur d'essais, de traductions de poètes arabes ou encore de textes sur l'art, il avait reçu le Grand Prix de la Francophonie décerné par l'Académie française en 1995 pour l'ensemble de son œuvre.
Son essai Les Porteurs de feu (Gallimard, 1972) a ainsi été une étude approfondie des racines spirituelles du monde arabe, ainsi que de son possible avenir. Il était lié à un grand nombre d'écrivains du XXe siècle, dont Pierre Jean Jouve, Henri Michaux, René Char ou encore Yves Bonnefoy.
Parallèlement, il a mené une carrière diplomatique, ancien ambassadeur du Liban, notamment aux Pays-Bas et au Maroc, il a aussi représenté son pays à l'Unesco à Paris et été directeur des affaires politiques et secrétaire général du ministère libanais des Affaires étrangères.
Le CNL a soutenu l'édition de nombre de ses recueil de poèmes et essais, parmi lesquels, aux éditions Fata Morgana, Brise et attestation du réel, D'une langue, Lapidaires verdoyants, Mystère et mélancolie de la poupée, Nuit de la substance et Oiseau ailé de lacs, ainsi que L' extravagance : mémoires aux éditions Robert Laffont.
Le texte est de croissant sur des brisures
De cicatrices sur ces cristaux aigus
Qu’un ciel couvre de ciels arrachés ou figures
Jusqu’à l’obscur œillet qui respire
Extrait de L’eau froide gardée (Gallimard, 1973)