Le livre
Muni d’un carnet, d’une paire de ciseaux et de son smartphone, Antonio Muñoz Molina marche dans Paris, New York, Madrid, Lisbonne. Au fil de ses pérégrinations, des silhouettes surgissent tandis que d’autres s’esquivent et, soudain, au détour d’une ruelle, apparaissent Baudelaire, Edgar Allan Poe ou Fernando Pessoa.
Les pages s’écoulent au rythme de la vie, tel un immense collage de tout ce que le promeneur voit et entend : affiches, prospectus, bruits omniprésents des conversations, vacarme de la rue. Animé par la tentation de tout écrire – ce qu’il a vécu, écouté, rêvé, souffert, aimé ou lu –, Antonio Muñoz Molina laisse courir la mine de son crayon et, sublimant les rebuts de notre civilisation avide et destructrice, compose « le grand poème de ce siècle ».
D’une voix profondément ancrée dans le moment présent, cet éloge érudit de la flânerie nous invite à regarder et à écouter d’une autre façon, et à célébrer la variété du monde.
Les premières lignes
Écoute les Sons de la Vie. Je suis tout ouïe. J’écoute avec les yeux. J’écoute ce que je vois sur les publicités et les gros titres des journaux et les affiches et les panneaux de la ville. Je voyage à travers une ville de mots et de voix. Les voix font vibrer l’air et atteignent mon cerveau par l’oreille interne, changées en impulsions nerveuses.
L'auteur
Antonio Muñoz Molina est né en 1956 à Úbeda, dans la province de Jaén. Licencié en histoire de l'art à l'université de Grenade, il a publié plusieurs romans couronnés de nombreux prix littéraires : Beatus Ille, Un hiver à Lisbonne (prix de la Critique et Prix national de littérature 1987), Beltenebros, Le Royaume des voix (prix Planeta 1991 et Prix national de littérature 1992). Il écrit régulièrement dans le journal El País. En 1996, il a été élu à la Real Academia de Letras. En 1998, son roman Pleine Lunea obtenu le prix Femina étranger.