La revue
Tout est brouillon en effet, l’idée de texte définitif ne relevant que de la religion ou de la fatigue. »
Jorge Luis Borgès
Papier Machine est une revue de création, une publication hybride qui accueille tous celles et ceux qui veulent s’immiscer avec politesse (ou fracas) dans les interstices du langage et de la langue française. Pour chaque numéro, le comité éditorial élit un mot-étincelle à l’origine de toutes les contributions, toutes inédites.
De la sociologue au journaliste, en passant par l’artiste conceptuelle et l’architecte, Papier Machine est le carrefour où se rencontrent les champs d’exploration de notre quotidien sans jamais l’asservir « aux bâtons flottants de l’actualité » pour reprendre les mots cravaches de Balzac.
Papier Machine, sans prôner la monarchie du papier, veut offrir un espace physique de rencontre entre des univers et des pratiques différentes, au-delà des cloisons disciplinaires, où chacun accepterait de se plier aux contraintes de la culture imprimée.
Sans transition, sans chercher de cohérence autre que celle de la liberté de création et d’expression, sans peur de l’incongru. Parce qu'elle a confiance en l’esprit humain, en sa capacité à construire des ponts sans passer par l’autoroute, en sa capacité à tisser des liens, des contradictions et des affinités, et parce que l’incongru est peut-être, justement, la plus belle et inspirante des aventures.
Si le format est inhabituel (19x27cm), comme l’irrévérencieuse revue éponyme, c’est aussi parce qu'elle pense comme André Breton, que le beau provient de l’étincelle, comme celle produite par « la rencontre fortuite d’un parapluie et d’une machine à coudre sur une table de dissection », que le beau c’est ce qui nous surprend, ce qui nous fait bondir, tressaillir ou simplement sourire.