Yann Nicol, directeur de la Fête du Livre de Bron

Publié le 09 février 2021

Alors que la 35ème édition du Fête du Livre de Bron se prépare, Yann Nicol, son directeur et programmateur, nous a accordé un peu de temps pour répondre à nos questions et présenter son programme innovant en cette période de crise sanitaire.

À un mois de son lancement, découvrez ce festival singulier, aussi chaleureux qu'exigeant, soutenu par le CNL. Son édition 2021 sera entièrement en ligne du 10 au 28 mars prochain et rayonnera jusque dans vos maisons tel "un invincible été".

Portrait de Yann Nicol - directeur de la Fête du livre de Bron
Portrait de Yann Nicol - directeur de la Fête du livre de Bron - Crédit : Paul Bourdrel

Yann Nicol, comment êtes-vous devenu programmateur et directeur de la Fête du Livre de Bron ?

Le vrai déclic, c'est la fac de lettres à Lyon 2, des enseignants majeurs comme Michel Schmitt ou Jean-Pierre Martin qui me font découvrir la littérature contemporaine, et notamment l'œuvre du grand Louis Calaferte, qui deviendra le sujet de ma recherche universitaire.

Vient ensuite la presse et la critique littéraire, d'abord au Petit Bulletin de Lyon, puis au Magazine littéraire, avant de commencer l'animation de rencontres dans divers festivals – Étonnants Voyageurs, Les Correspondances de Manosque, la Fête du Livre de Bron, festival pour lequel je deviendrai chargé de programmation aux côtés de Brigitte Giraud, avant d'en devenir le directeur en 2014, poste que j'occupe encore aujourd'hui.

Quels sont les axes forts de l’édition 2021 ? Comment avez-vous réussi à adapter votre programmation au contexte sanitaire ?

Nous avons finalement opté pour une édition inédite en ligne, qui se déploiera du 10 au 28 mars avec des rencontres live et interactives avec les lecteurs, des podcasts, mais aussi des formats plus inventifs permettant d'explorer la création contemporaine avec des reportages, des cartes blanches, des mini-documentaires ou des performances...

La programmation sera resserrée, avec une quarantaine d'invités dont Leïla Slimani, Hervé Le Tellier, Lola Lafon, Emmanuel Guibert, Marc Boutavant ou Bruno Latour, autour d'un thème emprunté à Camus qui dit la force de la littérature et son pouvoir de résistance : "Un invincible été".

Depuis quand le CNL vous soutient-il et comment voyez-vous son aide ?

J'ai intégré l'équipe de la Fête du Livre de Bron en 2006 et la DRAC, puis le CNL était déjà à nos côtés depuis de très nombreuses années !

Dès 1987, l'association a été véritablement pionnière avec une manifestation qui s'éloignait des salons du livre traditionnels pour se tourner vers l'idée de festival, avec une programmation artistique variée et exigeante, la parole donnée aux écrivains, le soutien à la librairie indépendante, la rémunération des auteurs, le recours à des journalistes critiques pour animer les rencontres...

Autant de principes, encore à l'œuvre aujourd'hui, que le CNL nous a aidés à développer au fil des années dans un partenariat qui n'a cessé de s'intensifier, jusqu'à cette édition 2020/2021 où les échanges se sont multipliés pour répondre au contexte sanitaire actuel.

Le CNL est tout à la fois un soutien financier solide et un compagnon intellectuel fidèle avec lequel nous cheminons vers un objectif commun, celui de placer les littératures contemporaines – et les écrivains – au cœur de la cité.