Les sables de l'empereur
Prix Jan Michalski 2020, Les sables de l'empereur de Mia Couto, traduit du portugais (Mozambique) par Elisabeth Monteiro Rodrigues (Métailié) a été soutenu par le CNL. Mia Couto y évoque le Mozambique à la fin du XIXe siècle de son écriture concise et puissamment évocatrice.
- Partager sur Twitter
- Partager sur Linkedin
- Partager sur Facebook
- Cliquer pour copier le lien de la page
Le livre
À la fin du XIXe siècle, le Mozambique est ravagé par les guerres entre les clans et contre les colonisateurs.
Germano, un soldat portugais exilé sans espoir de retour parce que républicain, et Imani, une jeune Africaine, trop belle et trop intelligente, son interprète, sont le fil rouge de ce roman où ils évoluent parmi des personnages historiques bien réels, comme l’empereur africain Ngungunyane et le flamboyant Mouzinho de Albuquerque, “pacificateur” du Mozambique.
Germano découvre l’Afrique de l’Est en prenant son poste dans un village perdu où il fait la connaissance d’Imani. Dans ses rapports, Germano raconte les transformations de la région avec en toile de fond l’affrontement entre la monarchie coloniale et Ngungunyane. Imani décrit l’avancée de la colonisation, les structures familiales, les traditions qui cherchent à subsister, les migrations. Elle s’aperçoit aussi que sa maîtrise du portugais la sépare de ses voisins, tandis que les Portugais la considèrent comme une espionne. Liés par un amour ambigu, Imani et Germano partent sur le fleuve dans une itinérance chaotique et aventureuse qui les confronte à la réalité de cette guerre et à des personnages fabuleux.
Les premières lignes
Tous les matins se levaient sept soleils sur la plaine d’Inharrime. En ces temps-là, le firmament était bien plus grand et en lui tenaient tous les astres, les vivants et ceux qui sont morts. Nue comme elle avait dormi, notre mère sortait de la maison avec un tamis à la main. Elle allait choisir le meilleur des soleils. Avec le tamis, elle recueillait les six étoiles restantes et les rapportait au village. Elle les enterrait près de la termitière, derrière notre maison. C’était celui-là notre cimetière de créatures célestes. Un jour, en cas de besoin, nous irions là-bas déterrer les étoiles. En raison de ce patrimoine, nous n’étions pas pauvres. Ainsi disait notre mère, Chikazi Makwakwa. Ou simplement mame, dans notre langue maternelle.
L'auteur
Mia Couto est né au Mozambique en 1955. Après avoir étudié la médecine et la biologie, il s’engage aux côtés du frelimo en faveur de l’indépendance du pays, devient journaliste puis écrivain. Il travaille actuellement comme biologiste, spécialiste des zones côtières, et enseigne l’écologie à l’université de Maputo. Pour Henning Mankell, « il est aujourd’hui l’un des auteurs les plus intéressants et les plus importants d’Afrique ». Ses romans sont traduits dans plus de 30 pays.
Il a reçu de nombreux prix pour son œuvre, dont le Prix de la francophonie en 2012, le prix Camões en 2013, le prix Neustadt 2014 (Allemagne), il a également été finaliste de l’Impac Dublin Literary Award et du Man Booker Prize en 2015.